Comment apprendre à s’aimer de Motoya Yukiko : retour sur les instantanés d’une vie

Comment apprendre à s'aimer
Paru aux éditions Philippe Picquier en août 2016
160 pages

Première lecture d’un roman japonais chaudement recommandé par ma libraire. Il semble que l’hiver soit le moment propice pour plonger dans ce roman de vie. 


« Il existe sûrement quelqu’un de mieux, c’est juste que nous ne l’avons pas encore rencontré. La personne avec laquelle nous partagerons réellement l’envie d’être ensemble, du fond du cœur, existe forcément. Je crois que nous devons continuer à la chercher, sans nous décourager. » 


Comment apprendre à s’aimer est un roman d’arrêt sur images, de regards posés sur des instants de vie, en l’occurrence celle de Linde, une femme qui se sent parfois en décalage avec la société et les autres. Dans ce roman est concentré la construction d’une vie à 3, 16, 28, 34, 47 puis 63 ans, autant d’âges et d’étapes qui forgent une personne.
Cette sensation d’être différente changera-t-elle avec le temps ? Est-ce elle qui en attend trop des autres ? D’elle-même ? Entre conciliation et affirmation de soi, où se trouve le juste milieu ? Linde trouvera-t-elle cette paix intérieure ?

Si le titre peut laisser penser à un livre de psychologie, il n’en est rien. Pas de conseils pour trouver la sérénité à laquelle on aspire tous ni de recette miracle au bonheur, juste (et c’est déjà pas mal) des instantanés de ces moments de vie dans lesquels nous pouvons certainement tous nous retrouver. Ainsi, l’auteure nous emmène sur les rivages de l’universalité. Elle photographie cette héroïne lors de différents stades de sa vie, de la recherche à la construction pour finir à l’accomplissement de soi, le tout ponctué d’actes manqués, de colères, de rencontres ou d’illusions. 

Ne vous attendez pas à de grandes scènes ou à des rebondissements, ici Motoya Yukiko a souhaité retranscrire le plus simplement possible la vie sans fioritures ni destin extravagant. Une vie comme vous et moi pouvons être amenés à vivre. Et c’est ce que nous apprécierons, pouvoir s’identifier à ce personnage et faire nous aussi une sorte de rétrospective des années écoulées. L’auteure n’apporte d’ailleurs aucun jugement sur les chemins choisis par Linde, sa vie est retracée avec beaucoup de douceur, de mouvements et de justesse.

Néanmoins, si le fond est une réussite, on peut regretter que le style ne soit pas au rendez-vous. L’ensemble du roman est écrit certes avec beaucoup de fluidité mais sans réelle finesse et sans poésie, dommage pour un roman de cet acabit qui aurait mérité que la forme soit à la hauteur du fond. 

Pour conclure, et je rejoins ma libraire, Comment apprendre à s’aimer est parfait pour l’hiver et mérite qu’on s’attarde quelques heures dans la vie somme toute normale de Linde et pourquoi pas réaliser sa propre introspection. 


Commentaires

  1. Dommage pour le style...
    Ta photo est très sympa, en tout cas.

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    1. Oui vraiment dommage car mieux travaillé stylistiquement parlant il aurait pu être excellent.
      Merci Delphine pour la photo :)

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  2. C'est dommage si la plume n'est pas à la hauteur de l'histoire, surtout que le début de ton avis me tentait énormément mais après... je suis une psychorigide de la plume de l'écrivain, s'il n'y a qu'une histoire ça ne va pas.

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    1. J'ai un peu le même "problème", il faut que la plume m'entraîne avec elle sinon je ne rentre pas totalement dedans.

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