L'éveil de Mademoiselle Prim de Natalia Sanmartin Fenorella : l'attente de trop ?


Lu aux chez Pocket - 360 pages
Paru également chez Grasset - 352 pages

Cela faisait deux ans que ce roman me faisait de l’œil lorsque je me baladais dans les rayons de la librairie. Et voilà qu’il sort en poche, ô joie, je passe en caisse.


4ème de couverture

"Cherche esprit féminin détaché du monde. Capable d'exercer fonction de bibliothécaire pour un gentleman et ses livres. Pouvant cohabiter avec chiens et enfants. De préférence sans expérience professionnelle. Titulaires de diplômes d'enseignement supérieur s'abstenir." 

Mademoiselle Prim ne répondait qu'en partie à ce profil : bardée de diplômes et sans aucune expérience des enfants et des chiens. Elle est engagée et, après quelques heurts avec son employeur, un homme aussi intelligent et cultivé que peu délicat, elle découvre le style de vie et les secrets des habitants de Saint Irénée d'Arnois. Mademoiselle Prim tombe très vite sous le charme de ce village hors normes où les voisins s'adonnent à leur passion et où l'intérêt de la communauté prédomine. Pour eux le temps n'a pas d'importance et la littérature ne sert qu'à s'épanouir. L'Eveil de mademoiselle Prim nous invite à un voyage inoubliable à la recherche d'un paradis perdu révélant toute la splendeur des choses simples de la vie.


Mon avis



Deux ans à attendre, c’était peut-être un signe … Peut-être aurais-je dû passer mon chemin car cette lecture m’a laissé un goût amer de déception.

Et pourtant la quatrième de couverture et les premières pages du roman étaient plutôt prometteuses. 

Mlle Prim, jeune et célibataire débarque dans la petite bourgade de Saint-Irénée, pour y exercer un métier de bibliothécaire personnel pour « l’homme au fauteuil » comme il sera appelé tout au long du roman. 
Elle va bien vite découvrir que ce petit village ne fonctionne pas comme le monde "moderne" auquel elle appartient ni même la mentalité de ces habitants qui affirment haut et fort ne pas s’y retrouver.
Prudence va donc découvrir tout cet élitisme à travers ses rencontres au village et ses discussions avec son patron.
Les personnages sont attachants, agréables et spirituels, l’héroïne est quant à elle en conflit permanent avec les idées des habitants de la bourgade (surtout « l’homme au fauteuil ») et ennuyeuse (pour ne pas dire chiante) au possible. 
Ennuyant (c’est cas de le dire) pour le personnage principal d’un roman…  

Néanmoins, Natalia Sanmartin Fenorella ajoute du charme au roman grâce à de nombreuses références culturelles. Au programme : de l’art, des discussions littéraires autour de Jane Austen, Rabelais, Edgar Allan Poe etc mais pour ceux/celles qui n’ont pas une connaissance analytique des classiques cela peut vite être décourageant.

« Je ne peux parler pour vous, mais dans mon cas je peux affirmer qu'une grande partie de ma personnalité a été forgée par mes lectures. »

L’éveil de Mademoiselle Prim se rapproche quelque peu, selon moi, de l’idée de la culture que portait Stefan Zweig, à savoir : cimenter la culture, l’identité. Le tout en s’éloignant du nationalisme, du marché commun et du pouvoir financier.
Si la critique permanente de la société actuelle n’en reste pas moins très juste le plus souvent, cela devient vite lassant de le lire durant environ 320 pages (sur 360). Surtout qu’il ne se passe pas grand-chose d’autre, lenteur est le maître mot de cet ouvrage.
Le style de l’auteur ne m’a pas beaucoup plus touché, c’est bien écrit certes mais avec malgré tout des lourdeurs trop souvent présentes à mon goût. 

En fait je m’attendais à trouver un roman « feel-good » et spirituel puisque tout y était : des livres, un village et une atmosphère cosy, la promesse non formulée d’une romance... Mais il n’est selon moi qu’un roman « gentillet » où les personnages sont bien vite oubliés. Ne me restera en mémoire que le regard porté à notre patrimoine culturel et littéraire. 
Dommage il n’aurait pas fallu grand-chose pour que ce roman soit une réussite à mes yeux …

« C'est vrai, je déteste le sentimentalisme, mais cela ne fait pas de moi un homme froid. Une chose est le sentimentalisme et une chose est le sentiment, Prudence. Le sentimentalisme est une pathologie de la raison ou, si vous préférez une pathologie des sentiments, qui grossissent, prennent une place excessive, occupant un lieu qui ne leur correspond pas, deviennent fous, obscurcissent le jugement. Ne pas être sentimental ne veut pas dire manquer de sentiments, mais seulement savoir les endiguer. »

Je pense néanmoins qu’il peut être très agréable pour celles (il faut bien admettre que c’est un roman plutôt féminin) qui aiment se laisser bercer par les mots et l’atmosphère de lenteur qui s’en dégage. 

© Amandine

Commentaires

  1. Je ne connaissais pas du tout, et vois-tu, comme toi j'aurais pu me laisser tenter, mais je vais te suivre et laisser de côté.

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    1. Pour suivre assidûment ton blog et tes lectures, je pense effectivement que tu peux passer pour celle-ci ;-)

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  2. La couverture est trop mignonne, oui commençons par le superficiel =D ! La quatrième de couv' me parait un peu bizarre.
    Ennuyant ? Lenteur ? Hum du coup ça refroidit !
    Et des références littéraires que je n'ai surement pas...

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    1. Et la couverture du grand format est encore plus joli !! Mais ça s'arrête là ... De même je n'ai pas ses références littéraire aussi pointues ..

      Amandine

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  3. ps : je ne sais pas qui j'ai au bout du fil =D mais on est toutes les deux (trois ?) sélectionnées pour Americanah sur LA !

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    1. Haha ! Toi et moi avons été sélectionnées. J'ai hâte de le découvrir et de connaître ton ressenti

      Amandine

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    2. Haha ! Toi et moi avons été sélectionnées. J'ai hâte de le découvrir et de connaître ton ressenti

      Amandine

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