La chambre des parfums - Inderjit Badhwar


L'auteur Inderjit Badhwar est né en Inde en 1940, il s'installe aux Etats-Unis où il devient journaliste. Il y vit la révolution des années soixante qui est à l'opposé des valeurs de son pays natal. A la mort de son père, il écrit Sniffing Papa (La Chambre des parfums en français) qui se classera dès sa sortie en Inde dans la liste des meilleures ventes et obtiendra en France le prix du Premier roman étranger en 2004.


Quel fut mon enthousiasme en achetant le livre !  L’Inde, son histoire, ses coutumes et ses croyances. Tout ce qui me passionne depuis des années. Le sujet est prometteur : l’histoire de Tan, un jeune indien immigré aux Etats-Unis pendant les années 70. Il revient en Inde alors que son père est mourant. 

Dans la chambre des parfums, où repose le corps de son père, Tan réalise combien il est écartelé entre la culture indienne et la culture américaine, entre le bouddhisme et le christianisme, entre une famille traditionnelle et la liberté sexuelle. Il devra, devant la dépouille de son père, apaiser le conflit intérieur qui, jusqu'alors, n'a cessé de le déchirer.


Et pourtant…En refermant le livre, j’ai ressenti une certaine déception. La partie du livre concernant la jeunesse du narrateur en Inde est très étoffée. Le lecteur est vraiment plongé dans l’Inde avec ses couleurs, ses épices et ses coutumes. On s’y croirait réellement. Il dépeint la société indienne des sixties : la tradition familiale, la place de la figure paternelle et le système de caste sont bien mises en lumière, c’est très détaillé, peut-être un peu trop et le lecteur s’y perd. La seconde partie concerne la vie du narrateur aux Etats-Unis, la manière dont il est perçu par ses amis en pleine révolution hippie et la difficulté de trouver sa place en tant qu’Indien immigré. Il est attiré par ce nouveau mode de vie mais n’en n’oubliera pas ses racines.

Inderjit Badhwar a su replacer son récit dans une période de l’histoire indienne complexe liée à la domination de l’empire britannique et aux prémisses des préceptes de Gandhi. La confrontation des deux cultures opposées est intéressante. J’ai cependant trouvé l’écriture trop descriptive, trop embrouillée amenant le lecteur à faire des allers et retour entre passé indien et passé américain. Au final, on s’y perd et cela rend la lecture fastidieuse. A mon sens, ce roman n’est pas le meilleur qui soit pour découvrir les traditions et les coutumes indiennes.

**En écoutant et en dégustant** 
Un chai (thé indien épicé) à base de thé noir, de cardamone, de clou de girofle, de cannelle et gingembre frais accompagné de la chanson Prabhujee de Ravi Shankar et Georges Harrison extrait de l'excellent album Chants of India.

© Emy

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